Lutte contre le typha : l’AEN dévoile les résultats de son expérience

L’Agence de l’Eau du Nakanbé (AEN) a expérimenté au cours de l’année 2018, une approche de lutte contre le typha, une espèce de plante aquatique envahissante dans le barrage de Toécé. Cette approche de lutte a permis de libéré 10 hectares de surface occupée par le typha. Afin de partager ces résultats, l’AEN a organisé le jeudi 1^er août 2019 à Yako, un atelier d’information et de sensibilisation des populations de la région du Nord sur la problématique du typha dans le barrage de Toécé.

Les ressources en eau de l’espace de compétence de l’Agence de l’eau du Nakanbé sont confrontées à différentes menaces parmi lesquelles, le phénomène des plantes aquatiques envahissantes. C’est le cas du barrage de Toécé envahi à plus de 50% par le typha.

Afin de sauver le barrage en mettant hors d’état de nuire le typha, l’AEN, en collaboration avec l’INERA et l’Université Joseph KI ZERBO, a développé une approche de destruction du typha. Ladite approche a été expérimentée sur le barrage de Toécé à Berenga dans la commune de Kalsaka en 2018. Dans l’optique de partager les résultats de cette expérience, l’AEN a organisé à Yako, le jeudi 1^er août 2019, un atelier d’information et de sensibilisation des populations de la région du Nord sur la problématique en vue de leur implication active dans la lutte contre le typha dans la retenue d’eau de Toécé.

Placé sous la présidence de Monsieur le Gouverneur de la région du Nord, Justin S. SOME, l’atelier a permis, entre autres, de présenter aux participants l’état des lieux de l’occupation du barrage par le typha, le bilan des travaux de la phase pilote de l’approche et les perspectives pour la suite de la lutte contre le typha. Les travaux de l’atelier ont été précédés par une sortie terrain sur le site du barrage à Berenga, où le processus de mise en œuvre de la phase pilote de l’approche a été expliqué aux participants par Ghislain W. Anselme KABORE, Directeur Général de l’Agence de l’Eau du Nakanbé.

Les participants sur le site du barrage

Cette sortie a permis aux participants de constater de visu l’ampleur du typha dans le barrage. En présence des populations locales qui ont participé activement à la réussite de la mise en œuvre de l’approche, M. KABORE a indiqué que, depuis près d’une dizaine d’années, le barrage est étouffé par le typha. Ce qui nuit considérablement aux activités qui y sont menées. Selon le Dr Louis OUEDRAOGO, chercheur à l’INERA, d’ici 10 à 15 ans si rien n’est fait, le barrage disparaitra sous l’effet des plantes aquatiques envahissantes. C’est justement pour éviter cette disparition que l’AEN, de concert avec les chercheurs a mis en place un moyen de lutte contre le typha. Cela, à travers l’implication de la population locale équipée en matériel spécifique, à savoir des pirogues, des faucilles adaptées, etc., qui leur a permis de dégager en deux semaines 10 hectares. Monsieur le Gouverneur de la région du Nord a apprécié l’initiative de l’AEN et invité l’ensemble des acteurs de l’eau à se mettre à la tâche afin d’empêcher la perte de ce barrage si précieux pour le mieux-vivre des populations de la région du Nord.

​En rappel, construit en 1995, le barrage de Toécé, communément appelé barrage Oumarou KANAZOE, a une capacité de 90, 6 millions de mètre cube avec une vocation agro-silvo-pastorale. Ouvrage de mobilisation d’eau de surface, il est la plus grande retenue d’eau de la région du Nord et couvre quatre communes : Yako, Kirsi, Kalsaka, Gomponsome et Tougo.